mardi 17 décembre 2013

Les enquêtes du Sénateur Publius Aurélius Statius

Une série de romans policiers historiques... mais qui se déroulent dans la Rome Antique, pour changer !

Au Ier siècle après Jésus-Christ, sous le règne de l'empereur Claude, le sénateur Publius Aurelius Statius résout avec talent et intérêt les énigmes qu'il décèle sur son chemin, aidé de son intendant Castor, un peu magouilleur mais au final plutôt dévoué à son maître.



Les scenarii d'enquêtes sont classiques, très bien menés : on ne se doute pas du coupable avant la fin, et les rebondissements sont vraiment inattendus sans être incongrus. 

A travers les épisodes, nous découvrons la vie d'un riche sénateur, le fonctionnement de sa domus, avec les esclaves, mais aussi de nombreux métiers de la Rome Antique. Le fond historique est solide (enfin, il me semble l'être). C'est très intéressant, et ça rappelle des (bons !) souvenirs de cours de latin... Les ouvrages sont d'ailleurs enrichis de termes latins. 

www.history.com

Le seul point que je n'apprécie pas, c'est le caractère "coureur de jupons" du sénateur. Même si ces aventures sont seulement suggérées, je trouve que - souvent - elles n'apportent rien à l'enquête, et donne un côté jouisseur au personnage, pourtant sympathique par ailleurs. 

lundi 9 décembre 2013

Les vestiges du jour

Ce roman de Kazuo Ishiguro évoque les années d' avant-guerre, à travers les souvenirs personnels de Stevens, le maître d'hôtel modèle de Darlington Hall.

L'histoire commence en juillet 1956. Un homme d'affaires américain, Mr Farraday vient de racheter Darlington Hall, où il a été reçu avant guerre pour des rencontres de politique internationale. Le nouveau propriétaire demande à Stevens d'engager du personnel de maison, pour redonner vie au domaine. Stevens pense immédiatement à l'ancienne intendance, Miss Kenton, pour l'aider dans cette tâche. 
Tout au long de la route, il revit un voyage intérieur, se souvenant des événements vécus avant la guerre, de sa relation avec Miss Kenton, de sa loyauté professionnelle envers Lord Darlington.

film de James Ivory
L'ouvrage est donc écrit à la première personne. Les personnages sont traités avec affection, évoqués avec finesse, et on comprend bien leurs caractères, leurs motivations, ...
J'ai beaucoup aimé cette évocation d'un monde disparu, la précipitation des évènements vers la guerre, vécus de l'intérieur.

James Ivory a tiré un excellent film, très fidèle au roman. Les acteurs sont également très bien choisis.

dimanche 8 décembre 2013

Geneviève de Galard : Une femme à Dien-Bien-Phu

Geneviève de Galard, infirmière militaire française qui s'est distinguée notamment par sa présence à Dien-Bien-Phu, raconte ses souvenirs et le chemin qui l'a menée à cette vocation. 


G. de G. à Dien-Bien-Phu



C'est un témoignage très vivant, très agréable à lire, et qui m'a permis de connaître un peu mieux le drame de la guerre d'Indochine. J'ai découvert une femme courageuse dans son quotidien difficile, et qui a le cœur droit.

vendredi 6 décembre 2013

Aliénor d'Aquitaine

Régine Pernoud présente ici une passionnante biographie de ce personnage assez controversé. Je dois reconnaître que cet ouvrage m'a vraiment fait découvrir un autre regard sur cette reine de fâcheuse réputation.


Héritière du duché d'Aquitaine, reine de France par son mariage avec Louis VII de France, elle épouse en secondes noces le futur roi d’Angleterre, Henri II Plantagenêt, auquel elle donnera de nombreux enfants, dont Richard Cœur de Lion et Jean sans Terre. Elle fut, avant la reine Victoria, grand'mère de l'Europe, ayant des descendants dans toutes les cours d'Europe (Blanche de Castille, femme de Saint Louis, était sa petite fille, et fut choisie spécialement par Aliénor pour épouser l'héritier du trône de France). 
Après une jeunesse quelque peu frivole, elle fut à la fois une femme de lettres, introduisant à la cour d'Angleterre les troubadours et l'amour courtois,  et un personnage politique de premier plan : avec une grande énergie et clairvoyance, elle sut administrer son duché comme le royaume d'Angleterre, défendre ses possessions et intérêt, et anticiper le développement des villes et de la bourgeoisie en accordant les premières communes

Pour reprendre la pensée de Jacques Le Goff, sa mauvaise réputation est sûrement due à la place éminente qu'a occupée cette femme énergique, dans un monde pourtant dominé par les hommes... 

jeudi 28 novembre 2013

Les enquêtes de Sir Malcom Ivory

Cette série policière de Mary London (pseudonyme de Frédérick Tristan) me rappelle fortement Les enquêtes de l'inspecteur Higgins (je me suis même demandée s'il ne s'agissait pas du même auteur... mais non).

On retrouve le même schéma (le superintendant Forbes, de Scotland Yard, qui a besoin de l'aide d'un enquêteur en retrait de la police officielle, celui-ci se trouvant être un aristocrate anglais introduit dans les meilleurs milieux), la même ambiance... et c'est tout aussi sympa à lire (même si pour l'instant je n'en n'ai pas lu beaucoup....)

EDIT
Je reviens sur cet article après avoir lu plusieurs livres de cette série... et je revois ma critique à la baisse. C'est distrayant, mais pas aussi bien que Les enquêtes de l'inspecteur Higgins, et surtout le style d'écriture m'agace au plus haut point.... je ne suis pas traductrice ni spécialiste de la langue anglaise, mais je trouve que certaines tournures sont maladroites et ne font pas du tout anglaises !... quand on sait que c'est un français qui écrit en anglais, cela ne surprend pas... 

lundi 25 novembre 2013

Les enquêtes de l'inspecteur Higgins

Cette série d'enquêtes policières de Christian Jacq m'évoquent l'univers d'un Hercule Poirot transplanté au XXème siècle. 

L'ex-inspecteur-chef Higgins, retraité de Scotland Yard, aristocrate anglais jusqu'au bout des ongles, traque les criminels par amour de la justice. Il intervient à la demande du superintendant Scott Marlow, son faire-valoir, qui recourt souvent à l'aide de son ancien, pour résoudre des cas délicats.
L'inspecteur Higgins est un détective à l'ancienne, qui laisse à son acolyte l'utilisation des nouvelles technologies, inscrit méticuleusement les faits sur son petit cahier noir, et est guidé par les indices à la solution  de l'énigme par la méditation. C'est un personnage bien dessiné, sympathique.

Ce sont des enquêtes très classiques, plutôt bien menées (la fin ne tombe pas du ciel comme un cheveu sur la soupe ;-), on découvre les indices à fur et à mesure sans que le coupable soit évident), assaisonnées à l'anglaise dans les détails de la vie quotidienne, rédigées dans un style sobre mais avec un vocabulaire assez riche.

Le résultat est agréable et rapide à lire, très distrayant... avec un petit goût d'Agatha Christie !

Pour information, ces romans sont à la fois des inédits, mais aussi une réédition des Dossiers de Scotland Yard, publiés sous le nom de JB Livingstone à partir des années 1980

mardi 19 novembre 2013

Philippe Auguste et son gouvernement

Je continue mes lectures sur les Rois de France (vous allez finir par le savoir, je m'intéresse à l'époque médiévale  ;-) )

Voici donc Philippe Auguste et son gouvernement. C'est un vrai travail scientifique qu'a fourni l'historien John Baldwin, et qui explique de façon très détaillée tous les changements que le règne de Philippe II a apporté, en termes d'organisation administrative, fiscale, judiciaire, territoriale...                                                           Un ouvrage très complet, bien organisé, qui donne des repères géographiques et temporels (j'avoue avoir lu certains passages détaillés en diagonale, mais c'est quand même intéressant !).                                                                           Saviez-vous que c'est lui qui a donné la première Constitution, en 1190 ? Il a considérablement agrandi le domaine royal et fortifié ses frontières (il a décidé d'une architecture militaire type : le donjon en pierre), renfloué les caisses de l'état, défini le rôle des baillis et prévôts. 
Il a surtout donné naissance à l'idéologie royale, et est le premier capétien à ne pas avoir fait sacrer son successeur de son vivant, montrant ainsi que l'idée de monarchie dynastique était admise par ses barons.

mercredi 13 novembre 2013

Hommes et femmes du Moyen-Age

Cet ouvrage passionnant, sous la direction de Jacques Le Goff, présente une centaine de courts portraits d'hommes et femmes du Moyen-Age, qui ont marqué leur époque. Chefs politique ou religieux, stratèges militaire, artistes, écrivains ou poètes, rois et empereurs sont évoqués en quelques pages, avec de très belles illustrations.

Le long Moyen-Âge est divisé en quatre périodes, avec pour chacune une introduction soulignant les faits marquants. Les informations sont précises et synthétiques, dans un style clair, même pour des profanes.

mercredi 6 novembre 2013

Le livre de ma vie

Le livre de ma vie est l'autobiographie de la poétesse et romancière Anna de Noailles. 

Elle y raconte son enfance et le début de son adolescence... l'ouvrage ayant été laissé inachevé par la mort de l'auteur. 

J'ai emprunté ce livre tout à fait par hasard (le titre me plaisait), je ne connaissais pas - sinon de nom - cette poétesse.
J'ai aimé le côté "sociologique" de l'oeuvre : connaître la vie d'une enfant de la haute société (d'origine étrangère) à la fin du XIXème siècle. Elle y raconte ses passions d'enfant, notamment pour Napoléon, sa découverte de la poésie.

L'écriture est belle, assez travaillée, et très poétique .... et j'ai lu en diagonale plusieurs passages descriptifs. N'étant pas très versée dans la poésie (un peu, j'aime bien ; beaucoup c'est trop), le livre m'a paru un peu long. Mais le style est beau !

vendredi 25 octobre 2013

Hugues Capet


Cette biographie d'Hugues Capet, écrite par Yves Sassier, est un vrai ouvrage scientifique : très riche en informations, mais qui ne se lit pas comme un roman !

J'ai trouvé cet ouvrage très intéressant ; il concerne une période de l'histoire peu connue, et souvent dépréciée. On y apprend les débuts de la dynastie capétienne, comment la famille d'Hugues Capet a fait grandir son influence, pour, de Ducs de France, devenir Rois. Ce fut le premier roi à faire sacrer son fils, de son vivant et très peu de temps après son propre sacre : la monarchie française devenait dynastique et moins élective.

Cet ouvrage est très documenté, l'auteur apporte de nombreuses précisions, et analyse les chroniques de l'époque, fait part de ses hypothèses.

dimanche 13 octobre 2013

Un si long chemin

Cette autobiographie d'Henri Troyat sous forme de questions/réponses avec Maurice Chavardès évoque plus le si long chemin qui l'a mené à la littérature que les événements de sa vie. 

Elle s'est pourtant déroulée d'une façon peu ordinaire : fuyant la Russie et la révolution à l'âge de neuf ans, cette famille se retrouve à Paris, ruinée ou presque. Le petit Léon grandit en ayant le désir de devenir français, sans jamais oublier son cœur russe... et cela se retrouve dans toutes ses œuvres.

Troyat évoque sa façon d'écrire, son travail pour animer des personnages de romans vraiment humains, ses recherches pour écrire ses nombreuses biographies,... Et on a vraiment l'impression de le voir écrire, c'est très intéressant d'entrer ainsi dans l'intimité d'un écrivain.

La forme d'entretiens donne beaucoup de vie au récit, et rend le livre facile à lire.

jeudi 10 octobre 2013

Les rois maudits

Cette série de romans historiques raconte l'histoire de France, depuis la chute des templiers (1314) avec la malédiction du grand-maître Jacques de Molay à l'encontre de Philippe IV le Bel, sa succession chaotique, jusqu'aux débuts de la Guerre de Cent Ans.

Les quatre premiers volumes (1 Le Roi de fer, 2 La Reine étranglée, 3 Les Poisons de la Couronne, 4 La Loi des mâles) couvrent la période 1314-1317. C'est la fin de la lignée des Capétiens, avec la mort de Philippe IV le Bel, et règnes successifs de ses trois fils morts sans héritiers : Louis X le Hutin, Philippe V, Charles IV le Bel. 

par J. de Wavrin ; British Library
Le cinquième tome (La louve de France, 1324-27) raconte la destitution d'Edouard II par la reine Isabelle et Lord Mortimer, et l'avènement d'Edouard III. Il concerne donc surtout l'histoire de la couronne britannique.

Le volume six (Le lis et le lion, 1328-1342 et 1354-61) narre la régence puis le sacre de Philippe VI de Valois, le début du gouvernement effectif par Edouard III, et explicite la cause première de la Guerre de Cent Ans, guerre de succession pour le trône de France. 

Enfin, le dernier tome (Quand un roi perd la France) évoque, à travers une série d'entretiens du cardinal Hélie de Périgord avec son secrétaire les règnes catastrophiques de Philippe VI, puis Jean II le Bon, et les difficultés traversées par la France lors de la Guerre de Cent Ans. 

Maurice Druon
Maurice Druon se fonde sur les faits historiques, quelques légendes (Jean Ier le Posthume), en appuyant son récit sur quelques personnages marquants (hormis les rois eux-mêmes) : Robert d'Artois, Guccio Baglioni,...

Les premiers tomes (1-4) m'ont beaucoup appris sur l'histoire de cette période, et explique bien les tenants et aboutissants de la Guerre de Cent Ans, et l'institution de la fameuse "loi salique". Le style est très vivant : dialogue, péripéties en tout genre, langue riche...

J'ai de moins en moins accroché avec les tomes suivants... c'est une histoire sans fin, notamment le dernier, où le style "conversations" ne m'a pas plu. J'ai eu un peu l'impression que l'auteur ne savait plus trop où ni comment s'arrêter. 

dimanche 29 septembre 2013

Champollion l'Egyptien

C'est une biographie romancée de Champollion, le décrypteur génial des hiéroglyphes égyptiens. Christian Jacq nous y raconte plus particulièrement l'expédition de 18 mois (juillet 1828 à décembre 1829) à travers l'Egypte, qui fut pour Champollion une sorte de voyage initiatique à la découverte des secrets de l'Egypte des Pharaons. 

Comme tous les ouvrages de Christian Jacq, c'est écrit de façon très romancé, mais en se fondant sur ses grands connaissances historiques : un moyen d'apprendre avec plaisir ! 
Le narrateur est Champollion lui-même ; le style est agréable, avec une langue assez riche (tout est écrit au passé simple / imparfait... pour une fois, on échappe au passé composé !).

samedi 21 septembre 2013

L'épeautre, source de vitalité

J'ai emprunté ce livre du Dr Guy Avril (Editions terre vivante) un peu par hasard, attirée par le titre qui mentionnait l'épeautre (fortement recommandé par Sainte Hilegarde).

Il est divisé en deux parties, une explication globale sur l'épeautre, et puis des recettes (que j'ai simplement parcourues), avec une proposition de cure monodiète d'épeautre (10 jours).

On y découvre que cet un aliment à la fois très complet et très facile à assimiler, et très nourrissant. 
C'est écrit de façon simple, donnant des informations intéressantes, de façon bien structurée. 

J'ai trouvé intéressant la partie de comparaison avec le blé moderne : l'augmentation de l'intolérance au blé serait due aux nombreuses mutations génétiques (spontanées ou forcée - pour satisfaire aux exigences des cultures "modernes" : rentabilité, résistance aux maladies, ....), qui porte maintenant 6 jeux de chromosomes, alors que les variétés anciennes, dont l'épeautre non hybridé n'en porte que 2 (si j'ai bien compris...). Je n'y connais rien, mais ça me parait une explication intéressante...


lundi 16 septembre 2013

Une autobiographie - Agatha Christie

Voilà une oeuvre différente de la reine des romans policiers : Une autobiographie, d'Agatha Christie. 

http://thegreyparade.wordpress.com

Elle y raconte sa vie (de son enfance, jusqu'à soixante-quinze ans), dans un style très fluide, avec beaucoup d'humour... on a l'impression d'assister aux événements. 
Agatha Christie a su trouver le juste équilibre pour partager ses idées, ses émotions, ses doutes, ses joies... sans tomber dans l'égocentrisme. Elle s'y livre d'ailleurs de façon contrôlée... je trouve que le titre, une autobiographie est révélateur : elle choisit ce qu'elle veut nous confier. Notamment elle n'évoque pas du tout sa fameuse disparition.



Son enfance heureuse est racontée en détails, et vraiment comme si c'était l'enfant en elle qui parlait. Puis sa jeunesse dorée, les deux guerres, son premier mariage qui se finit malheureusement, et le bonheur avec son second mari. 
Sans oublier tous ces nombreux voyages autour du monde, et son amour pour le Proche-Orient, son intérêt pour les fouilles archéologiques
Et bien sûr, ses débuts et son essor dans le monde du roman policier : sur un défi de sa sœur "c'est difficile d'écrire des romans policiers, tu ne devrais pas t'y lancer"... J'ai bien aimé connaître la genèse de certaines œuvres, la façon dont elle compose, ses inspirations, ses motivations.


J'ai bien aimé ! Je partais, je ne sais pourquoi, avec un a priori négatif (je n'aime pas trop les autobiographies), mais je me suis laissée prendre par le charme de cette écriture enjouée ! 

(attention, c'est long ! 650 pages)

mardi 10 septembre 2013

Histoire du Juif errant

Voici une histoire, ou plutôt l'Histoire, la petite et la grande, des histoires.... à travers celles que conte un vieil homme, le soir à Venise, à une jeune fille et à celui qu'elle croit aimer.

Ce long roman de Jean d'Ormesson nous entraîne à la suite du Juif Errant, maudit pour avoir refusé de soulager le Christ sur le chemin du Calvaire, et pour cela condamné à vivre éternellement. Il réfléchit sur le sens de l'histoire, du temps, de cette éternité qui l'accable.

Pour une fois que Jean d'Ormesson ne parle pas (que) de lui, j'apprécie sa grande culture, son style riche, et sa façon d'écrire qui nous donne l'impression d'être assis à côté de lui, d'écouter une histoire. 

Une véritable traversée des siècles !

Du coup, je ne mets ni de lieux ni de siècles de références, tant pis !

mercredi 4 septembre 2013

L'or

Premier roman de Blaise Cendrars, paru en 1925, L'or - la merveilleuse histoire du Général Johann August Suter raconte de façon romancée la vie d'un aventurier suisse, le Général Suter

Développant l'agriculture à grande échelle en Californie, il fait ainsi fortune... avant de voir ses domaines et toute son oeuvre dévastée par la ruée vers l'or (1848). 

L'histoire est très simple, assez proche des faits historiques. Mais il faut surtout lire ce roman pour son style extraordinaire. L'auteur nous fait vivre des moments d'actions, au rythme soutenu, qui se fondent avec des descriptions tellement vraies et justes qu'on a l'impression d'être au cinéma. Elles ne sont pas là seulement pour situer le cadre, mais font corps avec l'intrigue, la soutiennent. 

A lire et à relire ! Plusieurs années après l'avoir lu et étudié, j'en garde un souvenir ébloui. C'est le livre qui m'a fait comprendre que le style de l'auteur, sa façon d'écrire sont aussi importants que la construction de l'intrigue. 

samedi 31 août 2013

La mort s'invite à Pemberley

Un autre roman policier de P.D. James, dans un style un peu différent, puisqu'il reprend des personnages de Jane Austen, surtout ceux d'Orgueil et Préjugés.

L'histoire se déroule quelques années après le mariage d'Elizabeth et Darcy.... Une nuit, un crime est commis à Pemberley, leur magnifique demeure. 

J'ai bien retrouvé "l'esprit Jane Austen", les personnages ont évolués d'une façon très cohérente avec le roman. 
Cependant, j'ai été très déçue par le côté enquête policière. Personne ne mène vraiment l'enquête, les indices étant dévoilés un peu au hasard des circonstances, et tout est révélé lors du procès, comme si la solution était tombée du ciel.

Dommage, P.D. James et Jane Austen, ça avait tout pour me plaire..!

Une série va être tournée par la BBC cette année.

mercredi 28 août 2013

The lighthouse (le phare)

The lighthouse (le phare) est un roman policier de P.D. James, mettant en scène l'inspecteur Adam Dalgliesh. 

L'action se déroule sur une petite île de Cornouailles, strictement réservée au repos pour des hommes d'affaires et de pouvoir. L'un d'eux est étrangement retrouvé mort, et le commandant Dalgliesh mène l'enquête, malgré une seconde menace qui pèse sur les protagonistes.

Le suspense est au rendez-vous, il n'y pas de temps morts ni de longueurs, l'auteur amène bien les rebondissements, et la psychologie des personnages est décrit assez finement.
Le style (lu en V.O.) est très fluide et vif, et assez travaillé (je trouve souvent que les policiers sont écrits dans une langue pauvre).

PD James a travaillé comme médecin légiste, elle connaît donc bien le milieu des enquêtes policières, et nous fait profiter de ses connaissances.

J'ai bien aimé !

samedi 27 juillet 2013

Pride & Prejudice (Orgueil et Préjugés)

Jane Austen
On ne présente pas Jane Austen... j'aime vraiment beaucoup les œuvres de cette romancière, tellement juste dans la peinture de son époque (Angleterre, XIXème) comme dans la finesse de description des personnages, avec une légère touche d'humour et d'ironie dans l'observation de la société.

Mon roman préféré est Pride and Prejudice (très souvent traduit par Orgueil et Préjugés), qui met en scène comme héroïne principale Elizabeth Bennet, une jeune femme spirituelle, à l'esprit d'indépendance, gaie, dotée d'un esprit d'observation parfois mordant à l'égard de son entourage, ... et fière de l'être. Sa forte personnalité ne la met pas à l'abri des erreurs de jugement... mais elle sait ensuite examiner ses sentiments avec franchise, et se remettre en question.
BBC
Son pendant est Mr Darcy, qui montre un caractère bien trempé, très semblable à celui d'Elizabeth. Il est fier de son intransigeance morale... mais aura l'occasion de faire preuve de ses qualités de cœur.

Les événements sont racontés par Elizabeth, en discours indirect libre, qui est une caractéristique du style de Jane Austen et est très agréable à lire... dans le texte en version originale pour goûter pleinement sa saveur.

Joe Wright
En ce qui concerne les adaptations... Si vous voulez retrouver très fidèlement le livre, regardez la série de la BBC. C'est presque exactement le roman filmé, les dialogues sont presque inchangés, tous les personnages sont présents...et c'est long ! Le film de Joe Wright s'en éloigne un peu plus : action plus resserrée, personnages secondaires inexistants, quelques anachronismes (non mais, franchement, la scène finale ?!), mais je trouve que l'esprit du roman est bien présent, et niveau cinéma, il est très bon (à mon humble avis) ! J'aime beaucoup la musique notamment.

Vous l'aurez compris, cette oeuvre est dans mon top 10 ! Dès 15 ans.

Je suis toujours partagée pour donner des âges - d'ailleurs je ne sais pas si je vais continuer... Il y a pas mal d'ouvrages que les plus jeunes peuvent lire "sans dommage", mais je crains toujours une lecture trop jeune, qui ferait manquer tout ce qui est caché dans l'oeuvre au delà de la narration (et une fois l'histoire connue, certains n'aiment pas relire - ce qui n'est pas mon cas, au contraire). Mais si on pousse ce raisonnement à l'extrême, quel âge faudrait-il attendre pour être sur de profiter de tout ?! Décidément, il faut lire et relire.

jeudi 25 juillet 2013

Cyrano de Bergerac

Voici une pièce de théâtre très célèbre qui compte parmi mes œuvres favorites : Cyrano de Bergerac, écrite par Edmond Rostand.
Source : Babelio
L'action se déroule en France (Paris puis siège d'Arras) au XVIIème siècle, Cyrano est un chevalier plein de panache et d'héroïsme, poète amoureux sans espoir, affligé d'un nez énorme.... 

Le style est brillant, coloré, mais fluide, facile à lire comme à écouter, l'écriture en alexandrins donne un rythme enlevé à l'histoire. 

Plusieurs tirades sont très connues... à la tirade du nez ("ah non, c'est un peu court, jeune homme"), je préfère celle du balcon ("de toi j'ai tout aimé, je me souviens de tout") ou la tirade finale ("quelque chose que j'emporte malgré vous... mon panache !")... je crois que je pourrais l'apprendre par cœur !

Dès 13-14 ans pour les bons lecteurs... et à relire toute la vie !

Je vous recommande l'excellente adaptation télévisée avec Gérard Depardieu, très fidèle à la pièce, dans le fond comme sur la forme. Un grand film !

mardi 23 juillet 2013

La lumière des Justes

Cette fresque romanesque d'Henri Troyat peint l'histoire de Nicolas Ozareff, un conjuré russe décembriste


Le roman commence en 1815, avec la fin de l'épopée napoléonienne : les armées russes occupent Paris, et Nicolas, jeune officier, loge chez la famille de Champlitte, où il rencontre sa future épouse. De retour en Russ ie, il est impliqué dans le coup d'Etat des décembristes (ils souhaitaient une constitution à l'occidentale), et à ce titre, exilé en Sibérie. L'histoire se termine en 1856, avec la grâce accordée aux conjurés.

Henri Troyat

Il s'agit d'une histoire fictive (Nicolas Ozareff n'existe pas), mais les événements sont bien réels, certains personnages historiques sont également présents (notamment les autres conjurés), et cette saga rend particulièrement bien l'atmosphère de l'époque, et les faits historiques.

Henri Troyat, d'origine russe, écrit en français, et j'apprécie bien son style, riche sans être lourd. 


dimanche 21 juillet 2013

Roger le colporteur

Auteur : Kate Sedley a écrit cette série de romans policiers historiques. 

Roger le colporteur cherche à résoudre les énigmes qui se présentent à lui au hasard de ses pérégrinations dans l'Angleterre du XVème siècle. Le personnage est un peu rustre, parfois maladroit, très curieux.... ce qui le mêle malgré lui à ces affaires mystérieuses. 

Les personnages secondaires (hormis la famille de Roger), ainsi que le lieu des enquêtes varient à chaque oeuvre.

Ces livres donnent un aperçu de la vie des gens du peuple de cette époque, contrairement à la plupart des autres séries qui mettent en scène des gens plutôt instruits.

Les enquêtes sont bien menées, pas vraiment de temps morts ; le style est simple (quelques vulgarités sont regrettables). 

La série est publiée en français dans la collection "10-18 Grands détectives".

vendredi 19 juillet 2013

Brigitte

Je ne pouvais pas écrire un blog sur mes lectures sans vous parler de cette série que j'apprécie vraiment beaucoup !


Berthe Bernage raconte la vie de Brigitte Hauteville, depuis son mariage (à 18 ans, en 1925), à travers ces romans-mémoires. Brigitte y évoque les différents moments de sa vie, les joies comme les épreuves : son mari (artiste peintre) qui cherche un équilibre entre sa vie professionnelle et sa famille, entre ses rêves de peinture et les nécessités financières, les  enfants qui grandissent, la famille et les amis, le monde qui change, ... 

J'aime tout particulièrement cette héroïne, qui a une vie en apparence toute simple, qui ne va pas courir le monde pour sauver des vies, mais qui, là où elle est, sait apporter la joie autour d'elle
Elle a comme une sorte de devise cette citation d'Edmond Rostand dans Chantecler Je chante pour mon vallon en souhaitant que dans chaque vallon un coq en fasse autant. (d'où le nom de mon autre blog, pour les plus observateurs). 
J'apprécie qu'elle évoque ses difficultés quotidiennes, son sentiment de révolte parfois devant les injustices, les souffrances, ... et la façon dont elle surmonte ces épreuves, soutenue par sa Foi en Dieu et l'amour des siens.


Le style est très agréable à lire, à la fois simple sans être pauvre. 

Le roman est marquée par son époque, Brigitte est une femme de son siècle, donc certains épisodes (la seconde guerre mondiale, ...) peuvent paraître décalés maintenant, de même pour certains codes sociaux ; mais je suis persuadée que l'âme humaine n'a pas tellement changée et l'oeuvre reste très actuelle.

Et surtout, ce n'est pas simplement un roman pour se distraire, mais il me fait également réfléchir ; après cette lecture, je me sens apaisée, "reboostée". C'est la raison pour laquelle je ne recommande pas cette lecture avant 15-16 ans : il me semble qu'avant, on saisirait plus difficilement tout ce qui fait la beauté et la force de cette oeuvre, en s'arrêtant simplement à l'histoire narrative.

Pour l'anecdote, l'auteur n'a jamais été mariée, ni mère de famille, mais pourtant elle décrit toutes ces situations de façon tellement vraie !

La série a été publiée dans "La bibliothèque de ma fille", puis repris pour des nouvelles éditions ; je ne sais pas si il est encore édité actuellement.

mercredi 17 juillet 2013

Les enquêtes de Frère Cadfael

Encore une série de romans policiers historiques (tant que j'y suis...) !

Auteur : Ellis Peters (pseudonyme d'Edith Pargeter), encore une fois publiée en français dans la collection "10-18 Grands détectives". 


Frère Cadfael est un moine vivant au XIIème siècle près du Pays de Galles, à l'Abbaye bénédictine de Shrewsbury, où il exerce la fonction d'herboriste (médecin). Lors de ses enquêtes, il fait preuve de beaucoup de psychologie et d'une bonne connaissance de la nature humaine. 
C'est un personnage attachant, très humain, avec un grand sens de l'humour. Entré tardivement dans les ordres, après une vie de croisades, il a trouvé dans le cloître l'apaisement. Son désir de justice (divine plus qu'humaine parfois) le conduit à examiner des faits curieux et à résoudre des énigmes.




J'ai tout de suite apprécié cette série, on se plonge facilement dans le monde de Frère Cadfael, et on y découvre beaucoup de choses sur la vie à cette époque, dans une abbaye et dans la petite ville attenante. Les événements politiques contemporains (guerre civile) sont juste évoqués, pour servir de toile de fond. 

Vous allez sûrement aimer (dès 16 ans) !



Une série télévisée a été tournée à partir des romans, mais je ne la connais pas.

mardi 16 juillet 2013

lundi 15 juillet 2013

Sœur Fidelma

Les investigations de Sœur Fidelma sont une série des romans policiers historiques de Peter Tremayne (Peter Berresford Ellis). Elle se déroule (principalement) en Irlande, au VIIè siècle. 

Soeur Fidelma de Cashel (Kildare), une religieuse de l'Eglise catholique d'Irlande, mais également dalaigh (juge d'instruction, avocat), et soeur du roi de Muman (Munster) mène l'enquête, aidée par Frère Eadulf, un religieux saxon.

Les énigmes sont souvent issues d'une confrontation entre le monde celtique encore païen, et la chrétienté naissante ; Fidelma est attachée aux deux mondes, et tentent de les réconcilier. Ces enquêtes évoquent de façon très précise le système juridique irlandais (et plus largement, le système politique et l'organisation des Cinq Royaumes), très codifié, fondé sur un système d'amendes, et de réparations plutôt que de châtiments. C'est également l'occasion pour Sœur Fidelma d'observer les autres systèmes juridiques, qui lui semblent barbares (notamment à cause de l'absence de reconnaissance des femmes). Les débuts de l'église celte, alors indépendante de Rome, sont aussi racontés. J'ai ainsi appris beaucoup de choses !

Au début, j'ai été un peu gênée par l'abondance de termes irlandais, très présents bien qu'expliqués immédiatement. Cependant, au fur et à mesures des lectures, je les ai retenus, et ma lecture est fluide (bon, je ne suis pas sûre que cette connaissance me servira dans les salons, mais c'est tout de même intéressant !).
De même, la plongée dans le monde médiéval du VIIème siècle est très dépaysante au début, mais une fois que je me suis plongée dedans, c'est très intéressant.

Les enquêtes sont assez complexes, et bien racontées (on ne devine pas la fin avant le détective !). Les personnages secondaires varient d'un épisode à l'autre.

On s'attache au personnage de Sœur Fidelma, très prompte à faire respecter le droit, et à Frère Eadulf qui la complète bien par son tempérament plus posé.

Je vous encourage à lire cette série ! Elle est publiée en français dans la collection "10-18 Grands détectives". 
Des nouvelles ont aussi été publiées : Whispers of the Dead... mais je ne sais pas si elles sont sorties en français !
A partir de 16 ans, si la découverte du pays et de l'époque intéresse. Et ça me donne envie d'aller en Irlande !

Pour en savoir plus, voir ici, , ou encore .

Les Contes de Cantorbery de Katherine Swinbrooke

Auteur : CL Grace (pseudonyme de Paul C. Doherty
En version originale, le titre est the Canterbury Tales of Kathryn Swinbrooke, qui fait référence aux Canterbury Tales du poète médiéval Chaucer, souvent cité dans l'oeuvre.

Ce sont une série de romans policiers historiquesKathryn Swinbrooke, apothicaire à Cantorbery (Angleterre), mène l'enquête, avec l'irlandais Colum Murtagh, maréchal de la maison du roi Edouard IV. 
La série se déroule au XVème siècle.

C'est une série que j'apprécie bien. Je n'ai pas été passionnée dès le premier épisode - qui m'a quand même donné envie d'en lire d'autres, mais c'est fait maintenant ;-). J'attends les nouvelles parutions avec impatience. 


Les personnages sont attachants, bien dessinés, très humains, y compris les personnages secondaires. J'apprécie la façon dont est évoquée la relation entre Kathryn et Colum, toute en finesse. 

Les enquêtes sont assez simples (sans être simplistes !), plutôt bien menées, on découvre les indices à fur et à mesure, mais sans que le coupable final soit facile à deviner... et il n'y a pas de rebondissements "tirés par les cheveux". Les personnages secondaires sont toujours les mêmes, seuls changent ceux concernés par le crime.

Pour le côté historique, la vie des personnages me semble plutôt réaliste (mais je ne suis pas une experte). Cela me semble donner un bon aperçu de la vie au Moyen-Age. J'apprécie notamment la description des remèdes utilisés par l'apothicaire.

Bref, je recommande ! (dès 16 ans)

La série est publiée en français dans la collection "10-18 Grands détectives".


Je n'ai jamais eu de chagrin qu'une heure de lecture n'ait dissipé (Montesquieu)

Je me prends au "jeu" du blog... Après Montessori en famille, j'ai eu envie de partager les lectures que j'ai appréciées ! Et cela me sera très utile pour garder une trace de livres trop vite oubliés sinon (cela remplacera nombre de petits papiers qui se promènent partout !).
Bonne lecture ;-)

La citation du titre du blog est de François Mauriac.

Post-Scriptum : je m'aventure à mettre des propositions d'âge... sans avoir encore de grands enfants à la maison ! Si certaines vous paraissent hasardeuses, n'hésitez pas à m'en faire part en commentaire.